Le matériel végétal :

Le bouturage est la technique traditionnelle utilisée pour multiplier à la fois les lavandes clonales et les lavandins.
Deux sortes de bouturage sont possibles :

  • les bouturages ligneux et semi-ligneux traditionnels.
  • les bouturages herbacés : ceux-ci essayés depuis les années 65-70 en serres n'ont connu qu'un développement limité, sans doute à cause du prix de revient élevé.

Le bouturage ligneux (de la nature du bois) est le seul qui intéresse les lavandiculteurs, c'est le plus facile à pratiquer. Il suffit de prélever sur un plant jeune et sain une bouture de 10 à 12 cm sous forme de petits rameaux comportant plusieurs ramifications. Ce prélèvement doit s'effectuer en fin d'hiver, avant le redémarrage végétatif de la plante : février et mars.
En attendant la plantation, ils peuvent être conservés, en cave fraîche, en jauge ou en chambre froide. La pépinière doit être installée sur un sol riche bien labouré où l'irrigation est possible, nécessaire à une bonne reprise. A chaque montée des fleurs, les plants doivent être écimés afin d'équilibrer celui-ci et d'éviter son épuisement minéral.
De la fin de l'automne au début du printemps suivant, les jeunes plants bien enracinés sont déterrés avec soin pour ne pas endommager leur système racinaire. La plantation s'effectue avec l'aide d'une planteuse à un ou plusieurs rangs, dans un terrain bien préparé. La machine à planter permet une mise en place homogène, un tassement correct autour du plant et une bonne reprise, en moyenne 95 à 98 %.

Pour les lavandes de population, les plants sont produits à partir de semis en pépinière, effectués de préférence en début d'hiver sur sol très fin. La germination a lieu en mai.
Au bout d'une année, en bonnes conditions, mais souvent deux ans, les jeunes plants sont alors bien enracinés.
Au printemps, ils peuvent être repiqués dans le champ avec la machine à planter.

* Source : "Lavandes et Lavandins", Christiane Meunier, Editions Edisud, 1999 Photo : P.-F. Couderc pour Clos d'Aguzon

* Photos F. Meunier
Source : "Lavandes et Lavandins",
Christiane Meunier, Editions Edisud, 1999

Il existe deux types de plantations

* Photo : Steffen LIPP

Au carré :
pour la récolte manuelle :

se fait avec une pioche
Densité du lavandin : 4500 plants à l'hectare.
Densité pour la lavande : 10.000 plants à l'hectare.
La récolte manuelle au carré a pratiquement disparu avec l'arrivée de la coupe mécanique.


* Photo : Steffen LIPP

En ligne :
Adaptée à la coupe à la machine :

se fait à la planteuse
Densité du lavandin : 7 à 8000 plants à l'hectare.
Densité de la lavande : 12 à 15.000 plants à l'hectare.
Comme toute culture au sec, la plantation à grand écartement est conseillée, chaque plant disposant ainsi d'une plus grande proportion d'eau infiltrée que dans une plantation serrée.

Le désherbage

La lutte contre les adventices est essentielle pour éviter la compétition pour l'eau disponible. La présence de mauvaises herbes est préjudiciable au bon développement des plants et peut nuire parfois gravement à la composition et surtout à la qualité olfactive des essences.
Dès que la plantation est effectuée, il convient de travailler le sol pour ameublir la terre de façon à retenir l'eau (un binage vaut 2 arrosages!).
Il faut ensuite intervenir dès la levée des mauvaises herbes.
La tendance actuelle va vers des systèmes de bineuses qui peuvent travailler le sol au plus près des plants.
Il est souvent nécessaire en particulier sur les jeunes plantations, de parfaire le binage par un travail à la main.

La récolte

* Photos : Steffen LIPP

La période de récolte a lieu l'été pendant les fortes chaleurs, favorisant la montée de l'essence dans les cellules et les glandes sécrétrices de la fleur.
Elle s'étale du début juillet pour la lavande à la fin août pour le lavandin suivant la variété, l'altitude et les conditions climatiques.
Le lavandiculteur doit apprécier un stade moyen optimum, sachant qu'après la fin de la floraison, la plante ne synthétise plus l'huile essentielle, au contraire celle-ci s'évapore.
La composition qualitative de l'huile essentielle évolue, elle aussi, avec le degré de floraison des inflorescences. Le stade de maturité est déterminé par la pratique culturale, généralement dès 25 à 30 % des fleurs fanées.
Une coupe précoce, même si elle diminue légèrement la production, limite parfois l'épuisement de la plante, surtout lors d'étés très secs et évite l'égrenage, d'autant que la coupe dure un certain temps.

* Photo A. Gagnepain
Source : Lavandes et Lavandins",
Christiane Meunier, Editions Edisud, 1999

Principales maladies ou parasites :

La cécidomyie

Ce dyptère est un ravageur toujours présent et abondant, il peut causer des dégâts importants. Ce moucheron de 2 mm de long pond ses oeufs à la base de la tige. Les asticots, rose saumon, se développent entre mars et juin sous les écorces et provoquent la nécrose à la base des rameaux. 

Ces larves passent l'hiver et se nymphosent dans le sol, au pied des touffes attaquées. Des dégâts significatifs ne s'observent pas avant 2 ou 3 ans de plantation, les lavandins étant souvent plus touchés que les lavandes.
Il n'y a aucun produit actuellement homologué pour lutter contre ce dyptère.
Les plantations atteintes ont souvent une durée de vie réduite de plusieurs années.

La mégilèthe

C'est un coléoptère qui dévore les jeunes pousses et les hampes florales. La méligèthe adulte de 2 à 3 mm, noir brillant, consomme le pollen en pénétrant dans la fleur avant son complet épanouissement. Aussi, le début de l'attaque passe souvent inaperçu, c'est à la floraison qu'on constate les dégâts par la chute des fleurs ou d'une partie de l'épi.

Le dépérissement

Il s'agit d'une dégradation observée sur les plantations de lavande ou lavandin qui serait due à plusieurs facteurs ; dégénérescence, parasites-maladies, conditions climatiques, méthodes culturales, la plante devient jaune, ne produit pratiquement plus et dépérit. Des études se poursuivent depuis de longues années, la seule solution pour le moment est d'arracher la plantation.