
Dans un opuscule sur les emplois thérapeutiques de l'essence de lavande rédigé par M. R.M. GATTEFOSSE* dans les années 1925, il est écrit :
''les emplois thérapeutiques de l'essence de lavande ne sont pas nouveaux il est probable que c'est cette huile essentielle qui sous le nom de Nard Celtique, était fort prisée dans l'antiquité et à laquelle on attribuait déjà beaucoup d'importance, aussi bien pour les usages médicinaux que pour la parfumerie.''
Après la destruction par les Romains de la puissance Celtique, ceux-ci utilisèrent dans l'ouest du Bassin Méditerranéen, la lavande pour conserver le linge et parfumer les bains. Le mot ''LAVANDE'', Iavandula, vient du latin ''LAVARE'', qui veut dire laver, purifier.
* René-Maurice Gattefossé, industriel et scientifique lyonnais, disparu en 1950, a été l'un des instigateurs de la lavandiculture en Haute-Provence.
C'est avec l'arrivée des Romains que la lavande fait son apparition en Provence, il y a 2 000 ans. Elle ne devait plus quitter cette région où elle allait pousser dans les collines et les plateaux ne craignant ni la sécheresse, ni le vent, ni les intempéries.
Dès le Moyen-âge, en Provence, on cueillait les fleurs de lavande sauvage et les paysans l'utilisaient pour soigner les plaies.
C'est à partir de la fin du 19ème siècle que les paysans provençaux se mirent à entretenir et à soigner les lavanderaies sauvages, en particulier dans les collines (entre 600 et 1800 mètres d'altitude) pour favoriser le développement de plants, donc de la production.
C'est ainsi que la plante est passée au 20ème siècle de la culture familiale à la culture intensive.
* Source et Photo : "Lavandes Lavandins Parfum d'histoire" par Robert Veyan
On peut dire que l'essence de lavande est une essence bien française
Sa culture intéresse toute une région pauvre et montagneuse dont elle est une ressource nécessaire.
Ces connaissances fort anciennes étaient conservées par les paysans des Alpes, jusqu'aux années 1900 où l'on commença à parler de plantations et de distilleries rationnelles.
* Vue du premier alambic
Source : "Lavandes Lavandins Parfum d'histoire" par Robert Veyan


Grâce à l'ampleur que prit l'utilisation de la lavande, notamment dans le milieu médical pendant la guerre, le prix de l'essence passa de 30 F/kg en 1914 à 100 Francs en 1918 pour une production de 100 tonnes environ.
Dès la fin de la première guerre mondiale, la production diminua pour arriver à moins de 60 tonnes en 1920. Elle repartira alliée au lavandin dans les années 1925.
Entre 1920 et 1960, la production de lavande a largement contribué à la richesse de cette zone de montagne sèche du Sud Est de la France. En 1960, plus de 150 tonnes d'huiles essentielles étaient produites, un record.
Par la suite, avec la concurrence des importations et des produits de synthèse, la production atteint le creux de la vague en 1992.
* Alambics "Tête de Maure" en plein champ, Collection Bernard Laget.
Source : Les routes de la lavande
Grâce à la mise en œuvre de deux plans successifs de relance (1994/1998 et 2000/2005) de la production de lavande, cette culture est aujourd'hui dans une nouvelle dynamique de croissance.
* Source : ONIPPAM